Voilà cinquante ans et oui déjà un demi siècle nous étions les premiers soldats du contingent à servir la France dans la gendarmerie.

Après la loi du 9 juillet 1970, voici succinctement mon année 1971.

Ce 31 janvier 1971, je venais d’avoir 20 ans depuis deux mois, je partais vers l’inconnu du service militaire en tant que gendarme auxiliaire. Je suis un des premiers volontaires de France à avoir effectué mon service militaire en tant que Gendarme Auxiliaire GA. Le seul du premier contingent 71/ 02 pour le département du Territoire de Belfort.

J’ai d’abord effectué deux mois de classes dans un régiment dit disciplinaire au 3ème régiment d’infanterie de marine de Vannes à la caserne Bourgoin dans la forêt de Meucon dans le Morbihan. Ce régiment possède également une caserne à Vannes et un centre d'entraînement et de formation des marsouins au fort de Penthièvre situé sur la presqu'île de Quiberon Nous étions en plein hiver quand j’ai effectué mes classes et malgré le climat atlantique il faisait froid cette année là. Les températures de l’hiver 1970 1971 ayant été plus froides que la normale. Après un premier mois difficile. Dos meurtri par le sac à dos, tendinites aux tendons d’Achille. Je me souviens encore de ma première permission obtenue fin février 1971. Je l’ai passé en grande partie dans les trains et dans les salles d’attente des gares. Belfort étant à l’opposé de Vannes il fallait plus 18 heures pour traverser la France à cette époque. Je ne suis resté que quelques heures avec ma famille. Je fais parti également de ces quelques appelés du contingent qui n’ont jamais porté de fourragère. En effet le 3ème RIMA qui est un des plus anciens régiments des troupes de marine en activité est à l’époque le seul régiment d’infanterie de marine à ne pas porter de fourragère. C’est seulement le 16 octobre 2014, que ce régiment s’est vu remettre, cette distinction. Une fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 pour sa participation à la Première guerre mondiale. Mais en fait cette fourragère lui a été seulement confiée par le 3e Régiment d'infanterie alpine (ces deux régiments n'ont cependant rien à voir entre eux) jusqu'à cette date.

Après ces deux mois de classes dont je ne garde pas un bon souvenir. J’ai regagné début Avril le CIGA d’Auxerre pour effectuer les mois de formation de GA. Nous étions les premiers à arriver au CIGA d’Auxerre et comme tous précurseurs nous avons essuyé les plâtres dans tous les domaines. il a fallu remettre en état les locaux que la gendarmerie avait récupéré de l’armée de l’air. Nous avons donc passé quelques semaines à effectuer des tâches ménagères, de nettoyages et de bricolages. Je me rappelle avoir frotté carreau par carreau le carrelage de notre chambre et celui du bureau de l’adjudant avant de les cirer un à un, au lieu d’assister aux formations de gendarme qui se mettaient en place petit à petit mais dans ce domaine tout était également nouveau, les processus se sont mis en place jour après jour. Tout cela c’est passé dans la bonne humeur grâce à un très bon encadrement commandé par le formidable colonel MARSALEIX qui a été considéré par la suite comme nôtre père à tous.

Après ces mois passés au CIGA d’Auxerre et avec mon certificat d’aptitude de Gendarme Auxiliaire en poche, je suis parti pour la brigade territoriale de Hyères prés de Toulon dans le Var. Je ne me rappelle plus très bien mais à cette époque nous devions être six ou huit GA à Hyères. Nous étions logés au golf hôtel caserne de la section hélicoptères et des gendarmes mobiles de Hyères. L’effectif était affecté pour moitié à la territoriale dont je faisais parti, l’autre à la navale Si ma mémoire ne me pas défaut il y avait parmi nous un des mécaniciens du Prince RAINIER III de Monaco. Je ne me rappelle plus exactement de son Nom (à gauche sur le photo de retour du mess.) Nous étions chacun à notre tour de services au mess des officiers pour effectuer les corvées de cuisine. Nous avions un excellent cuisinier, qui nous mijotait de bons petits plats. Je reconnais avoir pris un peu d’embonpoint durant cette période contrairement à beaucoup d’autres appelés, mais j’avouerai que la bière que nous allions boire au café à coté de la gendarmerie y est aussi un peu pour quelque chose.

Voici quelques bons souvenirs de mon séjour dans le sud de la France à la brigade de gendarmerie de Hyères.

Des survoles de surveillance du littoral de la Côte d’Azur en Alouette III, mon baptême de l’air en hélicoptère

Des dimanches passés au Circuit Paul Ricard du Castelet à assurer la sécurité.

Des contrôles des prix effectués dans les magasins.

Des contrôles des Licences dans les débits de boissons et les boites de nuit.

Des journées infernales du mois d’aout passées à un carrefour à faire la circulation au Lavandou lieu de vacances très prisé des Français ces années là.

Des séances de tir au stand de tir de Toulon.

Que de bons moments.

J’aurais bien d’autres anecdotes mais je les garderai pour moi. J’ai été libéré de mes obligations fin Janvier 1972.

Je ne suis pas resté dans la gendarmerie mais je garde un bon souvenir de tous ces mois passés dans cette grande famille : LA GENDARMERIE.

Ces souvenirs sont déjà bien lointains, un demi siècle.

Je ne terminerai pas sans avoir une pensée pour les GA de ma classe (et les autres) qui ont déjà quitté ce monde.

Je pense tout particulièrement à mon meilleur ami de régiment qui était avec moi à Hyères.

Jean-Paul CETRE Les Maillys 21130 Décédé le 03 avril 2018 dans sa 68ème année. Et à tout les autres gendarmes morts au service de la France.

NOEL GOUTTE

PS : Les photos ne sont pas de très grande qualité mais elles ont déjà 50 ans.

71/02 Premier contingent

Jean Pierre Pechin (Facebook)

71/02 premier contingent : par hasard. Les retours d'expérience des copains de mon village n'avaient rien d'encourageant pour le service national : des mois à ne rien faire d'intéressant, des brimades ou des beuveries. Les seuls vraiment contents étaient ceux qui avaient trouvé une planque. Le hasard : mon père étant commerçant, ce sont deux gendarmes venus acheter de la teinture pour leurs ceinturons en raison d'une inspection qui lui ont appris qu'ils étaient à la recherche de candidats. A l'époque les deux premiers mois se faisaient en corps de troupe. D'abord les classes puis le peloton donc pas mal au niveau des activités mais le comportement de certains gradés m'a montré que j'avais eu raison de ne pas répondre aux multiples propositions de préparation militaire (parachutiste et autres) que j'avais reçu l'année précédente. Ensuite 4 mois à Auxerre. Sincèrement des bons moments de camaraderie mais pour le reste ce n'était pas brillant. Il fallait tout mettre en place et l'encadrement ne savait pas véritablement quoi faire. Les seules vraies formation ont été le secourisme et les permis militaires. Le niveau de l'encadrement allait de très bons jusqu'aux fainéants et aux alcooliques. J'ignorais qu'à l'époque la gendarmerie "dissimulaient" certains cas en les affectant dans les écoles. Si bien que je n'ai pas voulu déposer de candidature pour la gendarmerie malgré les conditions privilégiées qui étaient faites au premier contingent (deux mois de stage au lieu d'un an, choix de la subdivision et légion pour employer le terme actuel). C'est la découverte du travail de la gendarmerie départementale qui m'a fait changer d'avis : les limites de nos compétences n'étant pas encore prises en compte et les G.A. étaient pris pour des pistonnés, nous avons participé à toutes les missions y compris arrestations et usage des armes. J'ai même pu faire un séjour avec la B.R. mais surtout les boulets et les alcooliques étaient des exceptions. Finalement, j'ai déposé ma candidature hors délai mais avec le manque de candidats malgré les conditions offertes, j'ai été raccroché au premier stage de formation réservé aux G.A. à Fontainebleau. Dix ans plus tard, j'étais le premier gradé titulaire du DQSG issu des G.A. à intégrer l'EOGN.

Date de dernière mise à jour : 01/02/2022

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