Timbre hommage Arnaud Beltrame

Il n’est pas nécessaire d’être philatéliste pour l’apprécier…

Création de Sophie Beaujard, le visuel du timbre-poste, hommage au colonel , mort assassiné en service le 24 mars 2018 à Carcassonne, a été dévoilé. Ce timbre sera présenté en feuilles de 15 et tiré à 705 000 exemplaires.

À découvrir dès le 27 mars 2023.

Crédit photo : Gendarmerie Nationale - La Poste

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Portrait et hommage

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Arnaud Beltrame, né le 18 avril 1973 à Étampes (Essonne) et mort assassiné en service le 24 mars 2018 à Carcassonne (Aude), est un officier supérieur de gendarmerie français. Il est connu pour s’être volontairement substitué à un otage au cours de l’attaque terroriste du 23 mars 2018 à Trèbes et avoir succombé aux blessures reçues durant cet événement. Son sacrifice a eu un grand retentissement en France et à l'étranger, et lui a valu un hommage national.

Situation personnelle

Origines et famille

Arnaud Jean-Georges Beltrame naît le 18 avril 1973 à Étampes, en Essonne. Fils de Jean-François Beltrame et de Nicolle Beltrame, il a deux frères : Damien et Cédric.

Sa famille maternelle est originaire de Trédion, dans le Morbihan, où ses grands-parents étaient agriculteurs. Nicolle, sa mère, est revenue s'installer dans sa commune natale au moment de sa retraite.

Le 16 août 2017, son père, âgé de 71 ans, prend la mer aux commandes de son bateau à Port-Camargue. L'embarcation est repérée vide un mois plus tard, non loin d’une plage des Bouches-du-Rhône. Jean-François Beltrame aurait laissé un courrier à la capitainerie du Grau-du-Roi indiquant qu’il ne reviendrait plus. Son corps est retrouvé au Grau-du-Roi en février 2018, dans les filets d’un bateau de pêche. Il est inhumé le 16 mars 2018, une semaine avant la mort d'Arnaud Beltrame.

Formation et carrière militaire

Après des études en classe préparatoire de 1991 à 1994 au lycée militaire de Saint-Cyr-l'École (il échoue plusieurs fois à intégrer l'École spéciale militaire de Saint-Cyr), Arnaud Beltrame effectue en 1995 son service militaire, d'abord comme élève officier de réserve à l'École de l'artillerie, puis comme aspirant au 35e régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes. Devenu par la suite officier de réserve en situation d'activité (ORSA) au 8e régiment d'artillerie de Commercy, le sous-lieutenant Arnaud Beltrame intègre en 1999 l'École militaire interarmes dont il sort major de la promotion Campagne d'Italie en 2001. Promu lieutenant d'active, il choisit alors la gendarmerie et rejoint l’École des officiers de la Gendarmerie nationale dont il sort à nouveau major de la promotion Capitaine Gauvenet en 2002.

À l'issue de sa formation, il est affecté de 2002 à 2006 au sein de l'escadron 16/1 du groupement blindé de gendarmerie mobile de Satory, où il commande un peloton de VBRG (des véhicules blindés). En 2003, il fait partie des sept sélectionnés sur quatre-vingts candidats pour intégrer l'escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), une des composantes du Groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale. Il y obtient notamment la qualification de chûteur opérationnel. Il est promu capitaine le 1er août 2005, année au cours de laquelle il assure, au cours d'une mission en Irak, l'exfiltration d'une ressortissante française11. Cette mission conduite par Arnaud Beltrame au péril de sa vie lui vaut d’être décoré de la croix de la Valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade.

En 2006, il rejoint la Garde républicaine en qualité de commandant de la première compagnie de sécurité et d'honneur du 1er régiment d'infanterie de la Garde à Nanterre. Il est promu chef d'escadron le 1er janvier 2010.

Il commande la compagnie de gendarmerie départementale d’Avranches de 2010 à 2014, puis devient conseiller auprès du secrétaire général du ministère de l’Écologie. En 2014, son ambition de devenir général est brisée par un troisième échec à l’École de guerre, mais l’obtention d’un MBA en 2015 lui permet d'envisager une nouvelle candidature en 201814. En 2015, il intègre une formation de l'Institut supérieur du commerce de Paris et de l'École européenne d'intelligence économique, dont il sort diplômé en 2016 avec le titre de consultant en intelligence économique. Il est promu lieutenant-colonel en 201615,16. En août 2017, il devient officier adjoint de commandement (OAC) au groupement de gendarmerie de l’Aude, pour pouvoir se rapprocher de sa nouvelle compagne.

Vie privée

Il contracte un premier mariage religieux en 2001 (dont il obtient la nullité en janvier 2018) avec Anne-Gaëlle, une amie d'enfance.

Fin 2014, il rompt avec sa compagne Maria, une jeune femme russe avec laquelle il a vécu pendant six ans.

Le 27 août 2016, Arnaud Beltrame se marie civilement à Marielle Vandenbunder, vétérinaire à la réserve africaine de Sigean, originaire de Marcq-en-Barœul dont il avait fait la connaissance sur un site de rencontres pour chrétiens. Devenu catholique pratiquant à l'âge de 33 ans, il devait l'épouser religieusement le 9 juin 2018, à Trédion.

Franc-maçon, il est initié le 22 décembre 2008 au sein de la loge « Jérôme Bonaparte » de Rueil-Malmaison à la Grande Loge de France (GLDF)14. Assidu, il est élevé au grade de maître en avril 201221. La GLDF lui rend un hommage par la voix de Philippe Charuel, grand maître de cette obédience22. Selon le journal catholique La Croix, il aurait pris ses distances avec la franc-maçonnerie quelques années avant sa mort23, ce qui est démenti par la GLDF22,24. Le 19 avril 2018, son obédience lui rend un hommage solennel à travers une « tenue funèbre » qui se déroule au siège de l'association en présence du grand maitre24. Lors de cette cérémonie en présence de nombreux dignitaires de la franc-maçonnerie française et de personnalités publiques, Philippe Charuel annonce qu'un temple portera son nom au siège de l'obédience25.

Héroïsme lors d'une attaque terroriste

Déroulement des faits

Article détaillé : Attaques du 23 mars 2018 à Carcassonne et Trèbes.

Le 23 mars 2018, alors qu'il se trouve confronté à une prise d’otages dans le Super U de Trèbes — le terroriste islamiste Redouane Lakdim venait d'abattre deux personnes — Arnaud Beltrame « prend la place des otages au terme de négociations avec l’auteur des faits », comme l'explique le procureur de la République de ParisFrançois Molins. Il est 11 h 28 lorsque Arnaud Beltrame entre dans la salle des coffres du supermarché où le terroriste s'est replié. Il se substitue au dernier otage retenu, Julie, une caissière du magasin, âgée de 40 ans. Son face-à-face avec le terroriste dure près de trois heures.

Puis, peu avant 14 h 30, le gendarme livre probablement un corps à corps avec le terroriste pour tenter de le désarmer tout en criant « Assaut ! assaut ! » pour prévenir les forces d’intervention. Lakdim ouvre alors le feu à plusieurs reprises sur l'officier avant de le poignarder. Le ministre de l'Intérieur indique qu'Arnaud Beltrame « avait laissé son téléphone ouvert sur la table (…) et c’est lorsque nous avons entendu les coups de feu que le GIGN est intervenu », et a abattu l’auteur de l’attaque, qui se réclamait du groupe djihadiste État islamique. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est découvert dans un état très grave, touché par trois ou quatre balles non létales, à l’avant-bras, à la main et au pied. Des impacts de 9 mm qui laissent à penser que Radouane Lakdim a tiré avec le Sig Sauer du gendarme. Ce dernier est transporté à l’hôpital de Carcassonne où il succombe à ses blessures dans la nuit du 23 au 24 mars 2018.

L'autopsie révélera que si les lésions par balles étaient non létales, sa mort est due à « une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche », en l'occurrence un couteau de chasse, ayant entraîné une détresse respiratoire31. Arnaud Beltrame est donc mort d'avoir été « poignardé à la gorge », les autorités ayant tardé à communiquer sur cette blessure au cou (soit un égorgement) par respect absolu de la dignité des victimes, et pour ne pas « contribuer au dessein de démoralisation recherché par les terroristes ».

Quelques heures avant sa mort, le père Jean-Baptiste Golfier, chanoine de l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, lui avait donné sa bénédiction apostolique et lui avait administré l’onction des malades20.

Sur RTL, Nicolle Beltrame, la mère d’Arnaud Beltrame, rappelle qu'il disait : « Je fais mon travail, maman, c'est tout. » Elle poursuit : « Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours été comme ça (...). Pour lui, c’est sa raison de vivre, défendre la patrie ». Marielle Beltrame, son épouse, affirme quant à elle au magazine La Vie : « Il se sentait intrinsèquement gendarme. (...) Mais on ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle. C'est le geste d'un gendarme et le geste d'un chrétien. Pour lui les deux sont liés, on ne peut pas séparer l'un de l'autre. Arnaud est revenu à la foi de façon forte vers la trentaine. (...) Les obsèques de mon mari auront lieu en pleine Semaine sainte, après sa mort un vendredi, juste à la veille des Rameaux, ce qui n'est pas anodin à mes yeux. C'est avec beaucoup d'espérance que j'attends de fêter la résurrection de Pâques avec lui ».

Hommages et obsèques

Le président de la République française Emmanuel Macron déclare que l’officier mérite « respect et admiration de la nation tout entière »17. L’Élysée demande aux Français d'honorer la mémoire de celui qui est tombé « en héros ». Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb déclare que « la France n'oubliera jamais son héroïsme, son courage, son sacrifice ».

Le 25 mars, les drapeaux et étendards de la gendarmerie, comme ceux de l'Assemblée nationale, sont mis en berne. De nombreuses personnes font le déplacement pour y déposer des fleurs, des bougies, des dessins ou d'autres objets. Le 26 mars, la Gendarmerie nationale met en ligne un recueil de condoléances sur son site internet. En moins de quarante-huit heures, plus de 3 000 messages y sont inscrits. Sur les réseaux sociaux, les hommages proviennent du monde entier. De nombreuses personnalités lui rendent hommage, tout comme la police nationale, la préfecture de police, les pompiers, l'armée de terre et d'autres organismes.

Le dimanche 25 mars, une messe de suffrage pour les victimes de cet attentat est célébrée par Alain Planetévêque de Carcassonne, en l'église Saint-Étienne de Trèbes. Lors de son homélie, celui-ci souligne : « Je sais aujourd’hui, par les témoignages nombreux que j’ai reçus, que le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame joignait à son dévouement de soldat la foi d’un chrétien ». Pour sa part, l'hebdomadaire chrétien La Vie fait un parallèle entre le sacrifice du gendarme et celui de saint Maximilien Kolbe, qui prit volontairement la place d'un déporté à Auschwitz et fut exécuté en 1941 par les nazis.

Le mardi 27 mars, la dépouille de l'officier quitte en avion militaire l'aéroport de Carcassonne pour la base aérienne de Villacoublay, en région parisienne, où des hommages militaires de la gendarmerie lui sont rendus en présence du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a rappelé sa bravoure et son héroïsme. Le ministre décore Arnaud Beltrame, à titre posthume, de la médaille de la Gendarmerie nationale avec palme de bronze pour avoir reçu une citation à l'ordre de la Gendarmerie, de la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement (or) et de la médaille de la sécurité intérieure (or).

La dépouille d'Arnaud Beltrame est ensuite transportée à la caserne Tournon, dans le 6e arrondissement de Paris où, en accord avec la famille, une veillée pour ses « frères d'armes » est organisée.

Ce même jour, il est promu à titre exceptionnel au grade de colonel41 à titre posthume et cité à l'ordre de la Nation.

Le lendemain, mercredi 28 mars, le cercueil est convoyé devant le Panthéon, d'où part un cortège funèbre jusqu'aux Invalides en passant par les quais de Seine. Le corbillard est précédé de motocyclistes de la gendarmerie et entouré de gardes républicains à cheval. C'est la première fois, à la connaissance de l'historien Christian Amalvi, qu'un hommage national est précédé d'un tel cortège.

La cérémonie de l'hommage national est présidée par le président de la République Emmanuel Macron dans la cour de l'hôtel des Invalides, en présence de trois anciens présidents de la République (Valéry Giscard d'EstaingNicolas Sarkozy et François Hollande) et de nombreuses personnalités politiques. Les drapeaux sont mis en berne sur l'ensemble du territoire. La cérémonie est ouverte exceptionnellement au public. Dans son éloge funèbre, le président de la République indique que « le nom d’Arnaud Beltrame devenait celui de l’héroïsme français, porteur de cet esprit de résistance qu'est l’affirmation suprême de ce que nous sommes ». Il est fait, à titre posthume, commandeur de la Légion d'honneur.

Dans le monde, le sacrifice du lieutenant-colonel de gendarmerie suscite de nombreux hommages. Il est à la une de nombreux quotidiens étrangers et son histoire est largement commentée sur les chaînes de télévision étrangères.

Dans un tweet daté du 25 mars, le président des États-Unis Donald Trump rend hommage à Arnaud Beltrame : « La France honore un grand héros ».

Le 26 mars, le pape François déclare : « Je salue particulièrement le geste généreux et héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a donné sa vie en voulant protéger des personnes ».

Les obsèques religieuses se déroulent à la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne le 29 mars et le colonel Beltrame est inhumé au cimetière de Ferrals-les-Corbières où il résidait.

Le 17 juin, le square Arnaud Beltrame est inauguré à Marcq-en-Barœul, lieu d'origine de sa belle-famille.

En octobre 2020, une polémique fait suite à la médiatisation de la plaque commémorative du défunt, dans le jardin Arnaud-Beltrame, traversé par l'allée homonyme, à Paris : l'expression « Victime de son héroïsme » est difficilement acceptée par certains commentateurs et décideurs politiques, du fait que la formulation ne mettrait pas en cause directement les terroristes.

Article (extrait)  issu de wikipedia

Une rondache

 

UNE RONDACHE RÉALISÉE À LA MAIN  EN HOMMAGE AU COLONEL BELTRAME

PUBLIÉ LE 26 MARS 2019

La rondache, entièrement réalisée à la main, en mémoire du colonel Arnaud Beltrame,

Ouvrage qualifié de rondache (1), réalisé par une jeune artiste, Amandine Mangenot créatrice d’intérieur sur Metz (Atelier d’Art de France). Une œuvre réalisée entièrement à la main, travaillée à la feuille d’or et d’argent qui a nécessité 170 heures de travail. Tel est le cadeau offert par les élèves de l’EOGN au groupement de gendarmerie de l’Aude, en hommage au colonel Beltrame. Un moment très fort, marquant pour tous ses élèves qui poursuivent la voie des chefs en l’occurrence celle de leur parrain Arnaud Beltrame, et en défendent les mêmes valeurs.

(1) La rondache est un écusson circulaire d’épaule brodé et porté sur certains effets militaires d’uniforme des militaires de gendarmerie et personnalisée. Dans ce cas elle porte l’identité du colonel Beltrame.

MJB

Publié dans Corbières et MinervoisLézignan-CorbièresFontcouverteAude

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Date de dernière mise à jour : 03/02/2023

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